Un concept au bout du rouleau
L’article qui tombe à pic à deux jours de Noël.
Quand j’étais en première j’ai dû lire Gargantua de Rabelais. Dans sa préface (ou son prologue, je ne sais plus) Rabelais dit de ne pas se fier à la couverture du livre car il y a une histoire de substantifique moelle, c’est comme Socrate qui était intelligent et philosophe (c’était Socrate) mais il était laid comme une pelure d’oignon. J’ai eu 16 à mon oral de français (bien que je sois tombée sur Les liaisons dangereuses et pas Gargantua, auquel cas j’aurais probablement eu les félicitations du jury).
Si je vous raconte ça c’est pour vous inviter à déconstruire vos représentations des emballages de cadeaux. Oui, pourquoi le papier devrait être plus clinquant que son contenu? Est-ce qu’un emballage simple ne suffirait-il pas tout en rehaussant la beauté et le bon goût d’un présent?
Outre l’aspect écologique il y a quelque chose qui me froisse avec le papier cadeau « classique ». On achète un truc destiné à finir à la poubelle dans la seconde où le cadeau aura été offert. Est-ce que c’est pas un peu absurde comme concept? Je dis pas, c’est très joli c’est vrai, mais est-ce qu’on se foutrait pas un peu de notre gueule?
Le papier cadeau? Paquet-stion!
Cela faisait 3 ans que j’essayais d’emballer mes cadeaux différemment mais pour être honnête le résultat était lamentable. J’ai d’abord essayé de retourner des sacs en papier pour en faire des pochettes à cadeau. Alors ça marche très bien mais c’est moche. L’an dernier j’avais de grandioses projets d’emballage mais j’ai été frappée par la grippe/le covid/la peste et j’ai, par manque d’énergie, fini par préparer des paquets tout simples en glissant mes cadeaux dans des sachets à vrac en kraft La fourche (ceux-là même dans lesquels arrivent mes pâtes). J’avais un peu personnalisé le tout en ajoutant un cordon avec une étiquette nominative en braille, mais c’était pas encore ça.
Cette année j’ai trouvé l’astuce. J’ai récupéré un magazine qui avait miraculeusement apparu dans ma boîte aux lettres malgré l’autocollant STOP PUB et j’ai utilisé les feuilles pour en faire du papier cadeau. J’ai emballé mes cadeaux ainsi, en pliant mes feuilles et en ajoutant un petit peu de colle pour faire tenir le tout. Et j’ai collé une étiquette nominative en braille sur chaque paquet.
Franchement je suis très fière de mes paquets cadeaux. C’est très propre. C’est de la récupération mais ça a été préparé avec soin et amour.
Vous trouverez peut-être que ça fait radin de récupérer de vieux journaux pour en fait des emballages plutôt que de prendre du beau papier cadeau. C’est vrai que dit comme ça ça peut faire très pingre. Mais, et c’est peut-être très égocentré sur ma propre perception, c’est pour moi le reflet de mes valeurs et justement ça donne plus de valeur à la chose.
À la fin de mon empaquetage j’ai quand même eu envie de savoir qu’est-ce que c’était donc que le catalogue que j’avais utilisé. Le papier me semblait beau et soyeux au toucher mais visuellement il y avait peut-être quelque chose qui m’avait échappé. Et en effet, quelle ne fut ma surprise après avoir scanné la couverture du magazine de découvrir que c’était celui de la police municipale pour son bilan de mi-mandat! Bon bah… joyeux Noël hein.

Bonus: des idées de paquets emballantes
- Utilisez des foulards. Vous pouvez en trouver pour pas cher à Emmaüs ou bien en profiter pour faire de la place dans votre armoire.
- Récupérez des éléments comme les feuilles de papier qui servent parfois de « papier-bulle » dans les colis.
- Utilisez des furoshiki, ce sont des emballages cadeau en tissu réutilisables.
- Réutilisez des sacs en papier, des cartons, des boîtes.
- Récupérez ruban, ficelle, cordon, ça peut servir à fermer les paquets.
- Servez-vous de papier journal, de magazine, de catalogue.
- Un jour Père m’a offert mes cadeaux de Noël pas emballés. C’est un écolo qui s’ignore.
- Laissez parler votre créativité.
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