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Dans mon article Polyglote j’évoquais le manque du mot que je ressens parfois quand je dois m’exprimer par signes.

C’était un soir en discutant avec ma copine So1rdAveugle dans un mélange d’écriture furtive braille, de signes et de pseudo signes. J’avais mimé ma sensation en ouvrant la bouche, en prenant une inspiration coupée et en plaquant ma main sur ma bouche.

L’idée c’était: j’ai des chosesses à dire mais je ne peux pas. Je n’ai rien pour les exprimer.

Ce qui est drôle c’est qu’en ce moment je vis quelque chose d’un peu similaire mais en sens inverse. J’ai envie de hurler des choses mais je me retiens. J’ai des choses à dire mais je ne peux pas. C’est très intéressant car il s’agit là de s’exprimer autrement qu’avec des mots.

Dans les de-x cas il y a un blocage, une frustration de l’expression.

Pour mon manque du mot je suis comme empêchée par une force extérieure de m’exprimer. Ou bien intérieur vu que c’e/t moi qui ne parle pas la langue.

Dans le cas de mon trop-plein de mots cette fois c’est une force intérieure qui agit pour m’empêcher de dire les choseses.

Là où Ça me fait l’effet d’un plaquage contre la poitrine po1r le manque du mot, c’est moi qui me fais un plaquage contre la poitrine pour mon trop-plein de motS.

À y réfléchir on peut exprimer un paquet de choses sans mot. Les idées peuvent passer à travers le corps et parfois les mots ne sont pas assez puissants pour retranscrire ce que l’on ressent.

Mais quelque part je me demande si on vit pas dans un monde qui étouffe ces ressentis pour les faire passer par des mots à la place. On ne décode pas les corps mais on attend une verbalisation, une confirmation orale.

Bon. J’écris ces lignes durant une insomnie où je me sens particulièrement inspirée, libre à vous de les interpréter à votre convenance.