Dans Colorimètre je vous expliquais que j’avais été éjectée d’un projet annexe au groupe Reblochon.
En fait il avait été décidé que le groupe irait chez Maurice, sa femme/e et son fils (ainsi que son chien guide qui a essayé de me pécho 15 fois et qui ne comprenait pas que je n’étais pas intéressée) pour le week-end de la Pentecôte. Pour rigoler j’avais dit qu’il faudrait organiser une chasse au trésor ou un escape game spécial surdicécité. L’information n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd (bah si en fait) puisque Maurice m’avait alors parachutée sur un groupe Whatsapp avec sa femme et une amie du couple. Moi j’avais ensuite ajouté Terry. Les trois sont entendantes-voyantes et je suis la seule taupe du groupe Reblochon. Enfin, j’étais.
L’idée était de créer un jeu de piste SourdAveugle. Pas évident car tout le monde avait des particularités sensorielles et communicatives. Pour rappel il y avait des personnes aveugles ou malvoyantes, braillistes ou non, oralisantes ou non, signantes ou non. Sachant que le jeu était accessible (HA HA HA) aux compagnons de certainnes personnes qui étaient entendants-voyants. Comment faire pour inclure tout ce beau monde dans un jeu de piste? Vous avez 4h.
Je faisais partie du cerveau. J’étais le corps calleux: le pont; que dis-je, le pont, j’étais la passerelle; entre l’hémisphère gauche et l’hémisphère droit, le lien entre le groupe Reblochon et le sournois groupe oeuvrant dans l’ombre pour créer un jeu de pis@e SourdAveugle. j’ai été dégagée de l’organisation du jeu!!! « Eh le corps calleux, on ne veut plus de toi, merci salut » (médicalement il arrive parfois que l’on sectionne le corps calleux d’une personne, par exemple dans le cas où elle fait de l’épilepsie).
J’ai tout de même pu jouer au jeu de piste. Ce qui était très drôle c’est qu’il y avait un scénario de fond: le clown de Ça du roman de Stephen king semait la terreur et pour l’anéantir il fallait résoudre des épreuves en groupe (il y avait deux groupes mais c’était la même éqçpe). Les épreuves reprenaient des oeuvres de Stephen King (simetierre, Shining, La ligne verte, Misery…) mais l’ambiance du jeu en elle-même n’était pas du tout glauque.
Il y avait des lunettes occultantes et des casques pour immerger les personnes au besoin (inutile de préciser que moi je n’y ai pas eu recours étant donné que je suis nulle à « Combien j’ai de doigts? » et que si vous hurlez: « Y A DE LA BRIOCHE!!! », je vais rester en poker face même si c’est très intéressant). J’avais connaissance d’escape games dans le noir ou de jeux sous le bandeau mais avec casque/boules Quiès c’était plus inédit pour moi. D’ailleurs, vous savez, il y avait une pinata (une boîte en carton à taper avec un manche à balai) *il existe un caractère braille pour faire le « n » avec la petite vague du mot « pinata » mais j’ai la flemme de le chercher* et mes camarades aux lunettes occultante l’ont à peine amochée tandis que moiiiii en un coup fatal je lui ai dégommé la tronche et envoyé un bout de carton chez le voisin.
*Je suis un peu soulée car j’avais rédigé la fin de cet article dans mon train en rentrant et ça ne s’est pas du tout enregistré.*
À un moment je me suis retrouvée avec un gros bocal dans les brais. J’ai failli go5ter son contenu. En fait il s’agissait de slime (c’est une sorte de pâte malléable pour amuser les enfants qui est fabriquée à partir de lessive, miam miam donc) et il fallait récupérer un objet dedans en y plongeant la main. Imaginez ce beau tableau de l’handicapée bouffant de la slime. Ça me rappelle un peu messieurs Purée et Flotte lors de l’atelier gâteau au chocolat.
Je n’ai participé qu’à 4-5 épreuves mais il serait compliqué de vous résumer tout ça en détails. En fait le jeu de piste était un peu du rodage, du tâtonnement, un crash-test. C’était une première avec ses améliorations à apporter mais c’était déjà bien. Je suis curieuse de voir la future édition du jeu de piste. Signé: le corps calleux boudeur.