Aujourd’hui, j’ai une histoire dégoûtante à vous raconter. Je vous conseille de ne pas manger en me lisant.
Je l’avais dit dans Les courses à moustaches: Manille a des tendances coprophages. Pour une raison propre à ses papilles, le caca de chat c’est délicieux. Du coup, pour éviter qu’elle se fasse des casse-crottes, la caisse de Stella est dans la salle de bain et a une « porte-battante » (deux points absolument pas approuvés pour l’éducation féline bienveillante car il est conseillé de placer la caisse à un endroit où le chat a une vue prenante sur son environnement et de ne pas mettre de couvercle dessus). Ces précautions n’empêchent toutefois pas le mal puisque parfois Manille passe sa grosse tête dans la caisse (alors qu’elle n’a PAS LE DROIT d’aller dans la salle de bain) et « miam, miam, miam, la caque ».
L’autre jour, ce fut un sketch.
J’allais d’un bon pas dans la salle de ba^n; Manille était quant à elle très affairée à prendre son casse-crotte (juste après son goûter, précisons-le, a priori elle ne crevait pas de faim), la tête dans la caisse et le corps dans l’entrée de la salle de bain. Je ne l’ai pas vue et l’ai percutée de plein fouet. J’en ai perdu l’équilibre et ai tenté de rester debout, si bien que j’ai fini avec un pied dans la cuvette des toilettes.
Très franchement, dans un premier temps la scène m’a amusée, d’autant que Manille « sortait » de sa crise d’hépatite donc en soi c’était plutôt « rassurant » qu’elle ait retrouvé son goût de vivre. Sauf que la collision avait provoqué des dégâts.
Un petit meuble contre le mur avait bougé et 2-3 trucs posés dessus étaient tombés (rien de cassé, par chance). La poubelle s’était renversée et son contenu (des cheveux et des mouchoirs usagés) s’était un peu éparpillé partout. La vitre de la caisse s’était déboîtée donc j’ai dû la remettre en place. Un beau foutoir
J’ai appelé Manille mais évidemment elle n’est pas venue. Je suis donc allée la cherchée sur son pouf et l’ai tirée par la peau du cou (c’est pas une image, il y a un peu de gras sur cette zone donc on dirait une petite poignée).
Arrivées devant les lieux du crime, j’ai dit:
– Qu’est-ce q1e t’as fait? Qu’est-ce que c’est que ça?
Manille s’est ramollie comme une poupée de chiffon.
– Va sur ton pouf, je ne veux plus te voir! (étant donné que maintenant je suis aveugle, cette phrase est un peu drôle)
Puis, j’ai ramassé un mouchoir et j’ai crié:
– J’ai pas que ça à faire que de ramasser tes conneries, Manille!
Un petit pot en verre avait chuté du meuble:
– Oh, bravo; ouaf, ouaf, ouaf! (une pensée pour le voisinage qui m’a peut-être entendue pester toute seule)
Deux ou trois heures après, Manille est venue me voir.
– Qu’est-ce que tu as fait, Manille? ai-je dit. Tu as mangé le caca? Tu es vilaine!
Manille a fait des oreilles toutes tristes.