La veille de leur départ, Manille eut une petite indigestion. En fin d’après-midi, elle vomit courgettes et croquettes sur un petit chemin de terre puis sur la pelouse de Nany.
Le soir il fut décidé qu’elle dormirait dans la salle à manger, au cas où il y aurait un 3e assaut gastrique. Mieux valait dégobiller sur le carrelage de cette pièce que sur le parquet de la chambre. Toutefois, Manille suivie Bibi quand elle alla se coucher et Maman installa son tapis près du lit, comme d’habitude.
« Ne t’en fais pas, je laisse la porte ouverte. Si elle a envie de vomir, elle voudra s’éloigner de là et ira sur le carrelage du couloir. » la rassura Bibi.
Maman tourna les talons. C’est alors que Manille, couchée sur son tapis, tendit le cou.
« Beeeeuuuaaaah! » fit-elle, renvoyant sur le parquet eau et bile qui lui restaient dans l’estomac.
« Râh! Râh! » toussa-t’elle le lendemain, le gosier tout irrité.
Ainsi s’achevèrent les vacances champêtres de Manille Delatuile, et de Bibi. Papa vint les chercher en voiture et ils rentrèrent sur Paris dans un concerto de râclements de gorge cannins. Maman quant à elle resta auprès de Nany. Après le départ de Manille et Bibi, elle alla à la poste et en rentrant elle roula sur un clou.
Quelle tuile.