Il m’est arrivé quelques fois de me « perdre » quand j’étais enfant. Je me souviens notamment d’un jour où j’ai quitté un magasin avant ma mère et une autre fois où j’ai terminé un parcours aquatique à la piscine d’un Center parcs avant ma famille. Lors de ces deux fois, je m’étais mise à pleurer et à stresser en attendant que les adultes arrivent. Ce n’est pas le cas de ma petite soeur qui, un jour, a profité d’un moment d’inattention de ma mère et de ma tante pour aller à l’espace jeux d’un aquarium que l’on visitait. Tout le monde a paniqué, sauf elle (sale gosse, va).
J’ai « perdu » deux fois Manille. Une fois dans un parc et une fois en allant vers la plage. À chaque fois, c’était un parcours en ligne droite mais je pense que j’avais continué d’avancer tandis que Manille reniflait un truc. Résultat, la distance s’était créée entre nous. Comme Manille est d’une grande intelligence, à mon avis quand on se « perd » l’une et l’autre, au lieu d’aller tout droit, elle regarde sur les côtés ou en arrière, des fois que je me serais cachée dans un buisson.
Ce titre est une exagération. Tous mes rêves sont tordus.
Des fois je peux les raconter ici même s’ils sont très perchés (cf l’étiquette « Rêve bizarre » où sont regroupés mes rêves et que vous pouvez retrouver ici).
Des fois ça n’est pas possible. J’aime l’idée que ce blog reste assez bon enfant et, bien qu’ils soient très burlesques, mes rêves sont parfois sanglants. J’appellerais même pas ça des cauchemars car dans ma tête ça s’enchaîne comme un film d’horreur (parfois avec les acteurs qui se marrent entre eux, « Hihihi quel plaisantin ce Michel, allez maintenant c’est la scène où tu poignardes la mioche après lui avoir arraché les yeux ACTION!!! »). Et au réveil je ne suis pas plus perturbée que ça.
Depuis que je suis sourde il m’arrive fréquemment d’entendre des mélodies que j’ai connu dans mes rêves. C’est aussi clair et limpide que si j’écoutais la radio.
Il m’arrive de mettre du pain à décongeler à l’envers sur la grille du four et il passe toute la nuit retourné ainsi, je partage mon appartement avec une chatte toute noire, des fois je marche dans une marde de chien et pied gauche ou droit ça me gonfle juste. Je dirais donc que non. Enfin, je ne sais pas si c’est de la superstition mais, j’ai fait un rêve l’autre jour dont j’espère ne m’attirer le courroux de personne.
J’ai rêvé que je prenais le RER avec mes brassards « SURDITÉ/CÉCITÉ ». J me tenais à la barre quand l’une des passagères a posé sa main sur la mienne, signe qu’elle voulait me dire quelque chose.
Les Pussycaat Dolls se sont réunies dans de chics costumes or et blancs afin de réaliser la chorégraphie de leur chanson Don’t cha. Elles ont exécuté une figure digne du cirque du soleil. Elles étaient au moins huit. Une première chanteuse a fait un poirier au sol et les autres se sont grimpées dessus les unes sur les autres pour faire une spectaculaire tour humaine. C’est Nicole qui était au sommet et d’une main elle soulevait une fille arc-boutée sur le dos. Et en même temps qu’elles réalisaient leur performance acrobatique elles chantaient. Moi en voyant ça j’ai pensé: « Les Pussycat Dolls sont de véritables artistes, personne ne doit jamais en douter ».
J’aime bien la tournure de la question comme si c’était quelque chose d’absolument abstrait qui ne pouvait pas arriver. Pour ma part, la musique avec les implants cochléaires c’est un peu conceptuel. Ça « sonne bizarre ». Et j’entends pas toujours tout. Cependant comme j’étais très branchée musique avant mon cerveau a fait comme un « pré-travail d’enregistrement » et je me contente donc de ce que je perçois aujourd’hui. Quand j’étais sourde pas encore implantée j’aimais bien sentir les vibrations de l’enceinte qui était dans mon salon. C’est une autre façon de ressentir la musique.
Vous qui me lisez vous aurez peut-être compris que la musique avait (avait, a, est-ce que je dois parler au présent ou au passé) une place particulière dans ma vie. Il y a sur ce blog une étiquette musique et ça arrive que dans certains articles je glisse des morceaux que j’ai connu. Parfois je donne même des titres ou des paroles de chansons à mes titres d’articles (quand ceux-ci sont écrits entre guillemets).
Aujourd’hui il m’arrive souvent de penser à des chansons. Parfois je prends le temps de les écouter avec mes implants même si ça ne ressemble plus trop à ce que j’écoutais avant. Le plus extraordinaire dans cette histoire ce sont mes rêves. Il m’arrive parfois dans mes rêves d’entendre un extrait de chanson tel que je l’ai connu. C’est assez drôle.
J’ai souvent le sentiment d’être un vieux juke-box pété parce que je suis en boucle sur des chansons qui datent d’avant ma surdité. Mes références musicales ne sont pas très récentes. J’avoue avoir un peu la flemme de prendre le temps d’écouter les nouveaux morceaux des artistes que j’aimais bien, même si j’ai envie de m’y mettre par moments. C’est un peu comme quand on meurt et que des films, des musiques, des choses continuent d’être créées mais on ne peut plus s’actualiser, car on n’est plus en vie (CQFD).
Malgré tout j’ai quand même gardé un certain lien avec la musique. J’aimerais d’ailleurs un jour assister à un concert de Ghost (mon groupe préféré) ou bien aller à un festival de musique, avec ou sans implant.
Cet article est terminé et je ne suis pas sûre d’avoir répondu à la question initiale.
Manille a été opérée jeudi dernier. Père est passé tôt le matin pour qu’on la dépose à la clinique vétérinaire. Je devais être un peu préoccupée par tout ça car j’ai fait un rêve atroce la veille de sa chirurgie.
Je devais prendre un bus pour récupérer la chienne à l’appartement et l’emmener à la clinique afin qu’elle soit opérée. J’étais un peu à la bourre, le rendez-vous était bientôt. Alors que je marchais vers l’arrêt de bus, plus précisément l’arrêt de bus vers l’autre direction car je venais de me tromper, les lacets de ma chaussure gauche se sont noués à ceux de droite et vice-versa. J’étais comme qui dirait entravée dans ma progression. Je me suis baissée pour les défaire en bougonnant: « Bah bien sûr! » (car en effet, ce genre de chose m’arrive souvent). Une fois les lacets correctement noués j’ai recommencé à marcher. Ils se sont malicieusement renoués entre eux (Harry Potter, sors de ce buisson!). C’est alors que j’ai vu mon bus passer. Un passage piéton nous séparait. Catastrophe! J’ai commencé à courir à pieds-joints en hurlant: « Retenez le bus!!! ». C’était épique. Ou ridicule, je ne sais pas.
J’ai fait un rêve étrange l’autre jour (un de plus, un de moins). Je repassais le bac avec des élèves de ma promotion. Le directeur du lycée nous avait sucré nos cours d’italien toute l’année par manque de moyen mais avait engagé une joueuse de tambour façon fanfare pour déambuler dans les couloirs pendant les épreuves écrites. Une élève a demandé à la prof chargée de surveiller la salle si elle pouvait avoir de la Ricoré, la prof a répondu qu’il n’y avait que du café. Toute la classe a été profondément choquée par cette réponse. Ensuite Mélenchon est arrivé en faisant la chorégraphie de Gangnam style, on a tous sautillé sur nos chaises en chantant: « Bonjour bonjour, monsieur le Président! Nous sommes heureux de vous voir, c’est l’heure de la récréation! ». Il s’est assis au bureau de la prof surveillante qui entre temps s’était barrée pour que les élèves puissent tricher entre eux (c’était la prof d’italien, donc elle voulait peut-être se venger de ne pas avoir pu assurer ses cours comme tout le monde). Il a demandé à une élève si elle avait été recue à la PCH, il a dit « recue » sans la cédille (et je vous promets, dans mon rêve j’ai pensé: « Ce rêve est vraiment drôle, faudra que j’en fasse un article! ») et « PCH » comme s’il s’agissait d’une grande école et pas d’une prestation compensatoire au handicap. Elle lui a répondu que oui, il lui a demandé pourquoi elle ne se contentait pas de suivre les cours à la télé grâce à sa zapette (c’est vrai, quelle conne aussi). Ensuite il s’est levé et a dit: « Bon j’y vais, soyez présents demain à la même heure! ».
C’est à ce moment-là que je me suis réveillée, un peu troublée voire carrément délirante. J’ai senti une masse contre ma tête. Stella était posée sur mon oreiller, couchée autour de ma tête comme un chapeau maléfique à fourrure.
Je sais pas si c’est moi qui ai un pète au casque ou si Stella a de mystérieux pouvoirs de contrôle onirique, en tout cas ça fait très très peur.
Il commençait à faire nuit, la lanterne au-dessus du porche était allumée. De la neige tombait doucement du ciel. Je me suis dirigée vers la maison de mes grands-parents. La porte était ouverte et une fine pellicule de neige s’était déposée dans l’entrée. J’ai pensé: « ah, Papy a laissé la porte ouverte ». Papy était dans la salle à manger, assis dans le gros fauteuil près de la fenêtre. J’ai lancé joyeusement: « eh Papy, tu as vu il neige! ». Papy s’est levé de son fauteuil et m’a répondu: « ah, je vais aller dehors dans ce cas, j’aime bien quand il neige ». Il a mis sa casquette et il est sorti.
La maison a été vendue il y a des années, et Papy est mort il y a quelques mois. C’était vraiment un très beau rêve.