EMG

Vous vous souviendrez peut-être de mon article Bloody Medusa, The Evil Volt-Gum et Mr Cup Of Darkness (un titre et un contenu bien trop longs) dans lequel je racontais mon électromyogramme (EMG) réalisé fin 2021. J’ai dû en refaire un.

Cette fois l’EMG que j’avais à faire ne concernait que les membres supérieurs. En effet durant l’automne 2023 j’ai développé un syndrome du canal carpien (d’abord du côté droit puis comme ce n’était pas assez marrant du côté gauche). En fait un matin je me suis réveillée avec des fourmillements dans le majeur droit. Ça ressemble au début d’une blague et pourtant ce n’en est pas une: j’ai dû porter des attelles pendant un mois (puis j’ai continué à les porter pour dormir). En décembre 2024 j’ai consulté mon médecin pour des douleurs au poignet droit. Ça ressemblait à une tendinite. Le docteur m’a alors prescrit un EMG et de la kiné à faire pour le syndrome du canal carpien.

L’EMG consiste à vous envoyer du courant électrique et a vous planter des aiguilles dans les muscles. Le but est de tester votre motricité et de voir comment réagissent les nerfs moteurs.

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Bon alors j’ai été à mon EMG avec mon fameux t-shirt médical depuis 2020: un t-shirt large avec un M. Larbin (petit personnage bleu de la série Rick & Morty) qui lève les bras en faisant un grand sourire et au-dessus de lui il y a écrit: « existence is pain ».

– Qu’est-ce qui vous gêne? a demandé la neurologue.

– Ben plus rien , ai-je répondu (j’espérais qu’elle me dise: « Dans ce cas partez Mademoiselle).

J’ai eu les décharges électriques aux bras et aux poignets. Pas douloureux mais pas agréable du tout. Du coup j’ai fermé les yeux pour tolérer/subir l’examen et dans ma tête j’ai chanté Cendrillon par Téléphone: « Pour ne pas voir qu’un nouveau jour se lève / Elle ferme les yeux, et dans ses rêves / Elle part / Jolie petite histoire »; puis: « 10 ans de cette vie ont suffi / À la changer en junkie / Et dans un sommeil infini / Cendrillon voit finir sa vie / Les lumières dansent / Dans l’ambulance / Et elle tue sa dernière chance / Tout ça n’a plus d’importance / Elle part / Fin de l’histoire ».

Honnêtement j’avais envie de pleurer. Non pas que j’avais mal (qui que) mais je me suis revue à tous mes examens médicaux à jouer la patiente modèle, (« Oui allez-y enfoncez-moi vos aiguilles et vos instruments, balancez-moi vos bips dans les oreilles et vos flashs dans les yeux, je ne dirais rien je vais serrer les dents »). Et tandis que je prenais un coup de jus dans le poignet j’avais envie de dire: « Non stop, on arrête, tant pis, je ne veux plus ». Évidemment ce n’était pas pour m’embêter qu’on faisait ça.

À un moment elle a retiré le matériel qui envoyait les décharges:

– C’est fini, a t’elle dit, il n’y a rien à gauche et un tout petit syndrome du canal carpien à droite.

– Oh! ai-je dit. Il n’y a pas le truc des aiguilles? (et instantanément j’ai pensé: « Mais tu peux pas la fermer ta grande gueule? »)

– Non, vu que votre syndrome est très léger je ne pense pas que ça soit nécessaire. Mais si ça vous rassure je peux le faire!

– Hahahaha!

La neurologue m’a expliqué qu’il fallait faire attention avec le syndrome du canal carpien car il peut engendrer une perte de sensibilité dans les doigts. Dans les cas les plus graves il faut opérer. Ce syndrome survient quand le nerf médian (dans le poignet) est comprimé. Les symptômes sont des fourmillement dans les doigts/la main, des douleurs et une perte de la force. Je pense avoir attrapé le mien car je dormais sur mes mains : on appelle ça dormir en T-Rex (et non, contrairement à ce que certaines personnes comme Gary penseront, il ne s’agit pas de dormir sur le dos avec les mimines en l’air tel un tyranosaure clamsé).

Au moment de partir elle m’a dit qu’elle espérait que je n’avais pas été traumatisée. J’ai dis non en riant mais au fond de moi j’ai pensé que je l’étais depuis un bon moment déjà.