Ha céco-coco, céco-coco, ces co-connards

Il y a un temps pour tout. On a bien rigolé avec Trafic mais à présent voici la colère. Comme disait Emmanuel Macron: c’est la fin de l’abondance et de l’insouciance ainsi que le début de la fête du slip.

Car si moi je suis pépouze avec un stock faramineux de cécogrammes durement acquis (en fait mon bureau de poste m’avait dit: « Oui, oui, on en commande », mais avait mis des mois à les recevoir) tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Telle la cigale qui se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue, Gary est à la place de la cigale (en vérité je ne savais pas comment achever cette phrase). Arrivée au bout de son stock de cécogrammes elle est allée toquer à la porte de différents bureaux de poste pour en obtenir de nouveau. Ben c’est le festival de la connerie.

On lui sort le fameux « cécoquoi? ». Au guichet on ne sait pas ce que c’est un cécogramme, jusque-là rien de nouveau sous le soleil. Sauf que (je trouve ça très grave) lorsqu’il n’y en a pas dans la remise, et il n’y en avait dans aucun bureau de poste où Gary a fait sa ronde, on dit que cela ne se fabrique plus depuis des années. Plaît-il?! C’est un gros mensonge. Ça se fabrique toujours. S’il n’y en a pas dans la remise il suffit de faire gigoter ses doigts sur son clavier d’ordinateur pour en commander.

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Vous le savez, Gary est SourdAveugle. Néanmoins j’ai deux exemples de braillistes voyantes qui ont aussi galéré à en avoir.

Premièrement, ma guide du train de mon premier voyage à Toulouse s’est mise au braille après notre rencontre. Quand elle est allée demander des cécogrammes à La Poste pour m’envoyer du courrier en braille on lui a répondu qu’elle pouvait les imprimer elle-même. Très bien. Sauf que on en fait. La remise de cécogrammes est un service proposé par La Poste et ce n’est pas aux gens de les imprimer.

J’ai vu cet argument de l’impression donné par une aveugle. Je suis contre. Déjà, je n’ai pas d’imprimante et j’ai un peu autre chose à foutre que de demander à mes proches d’imprimer (et de découper, HEIN) pour moi des cécogrammes. Ensuite, je suis suffisamment en sueur quand je dois écrire à la main l’adresse du ou de la destinataire. C’est une source de stress car je ne sais pas si mon écriture sera lisible et déchiffrable. Donc l’impression de céco serait un effort supplémentaire que je n’ai nullement envie de fournir. Merci pour l’idée, Jean-Michel Facteur, mais on se sort les doigts de l’anse de sa tasse à café et on fait son boulot. J’estime en outre *vous avez vu comment j’utilise des mots savants quand je suis en pétard* que c’est bien de les demander au guichet: on ne sait pas c’est quoi un cécogramme? Bah maintenant on sait.

Deuxièmement, Terry en a demandé à son bureau de poste. D’abord au guichet on ne savait pas ce que c’était un cécogramme, puis (après un tour dans la remise, j’imagine) on lui a donné « la dernière plaque en leur possession » en précisant qu’on n’en commanderait pas à nouveau. PARDON???

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Alors, je pense qu’il y a souvent un manque voire une absence de formation du personnel au handicap (observation faite sur plusieurs entreprises). Personnel qui se retrouve à appliquer les consignes données par la hiérarchie sans se poser de questions. Sauf que des fois il faut faire des écarts avec ces consignes. Parfois les personnes ont la souplesse d’esprit nécessaire et parfois pas (peut-être est-ce la crainte des répercussions sur elles si elles ne font pas comme l’a demandé le grand patron, j’en sais rien).

Une autre possibilité à cette mauvaise foi crasse est l’enjeu pécunier. En effet, le cécogramme est gratuit.

Poulidor a une théorie: cette pénurie de céco est de notre faute à Terry, Gary et moi car on s’envoie trop de lettres en braille et La Poste n’arrive pas à suivre. Je vous rappelle que Poulidor a été prof de math et que les chiffres c’est son domaine donc il doit avoir un peu raison.