Ma pépère

Sur une commode en bois clair est posée une machine à écrire le braille Perkins de couleur bleue.

Aujourd’hui je vous présente ENFIN ma machine à écrire Perkins!

Je dis « ma » mais en réalité elle n’est pas à moi. Enfin si, un peu. Mh. Ha. Disons qu’elle attendait son heure de gloire, retranchée dans un placard depuis plus de dix ans. À présent elle trône fièrement dans mon salon. Je dis « trône » mais en réalité elle est fièrement dissimulée sous un étui protecteur en cuir donc on ne la vo^t pas vraiment.

Elle est bleue. Il existe trois couleurs de Perkins en fonction de leurs… heu… fonctions: grise, verte ou bleue. La bleue est la plus basique-simple mais entre nous c’est surtout la plus jolie.

Elle est assez lourde. Il faut imaginer un bloc de métal (j’ignore ce que c’est comme métal, en tout cas on ne peut rien aimanter dessus) avec sur le dessus une poignée movible dans un autre métal. On peut la porter à une main mais c’est lourd. En bas il y a le clavier. Ses touches sont dans un plastique très sexy.

Commençons par le clavier du coup. Tout à gauche il y a une touche pour sauter de ligne en ligne. Puis il y a sept touches pour former les lettres (avec au milieu une touche pour faire les espaces). Tout à droite il y a une touche pour revenir sur la lettre d’avant.

Au-dessus du clavier il y a une manette qui permet de déplacer le poinçon sur la ligne. On peut le bouger de gauche à droite, caractère par caractère ou zou-tout-d’un-coup.

Au-dessus de la manette il y a la fameuse poignée et le dispositif à mettre la feuille: un bouton tournant de chaque côté de la machine, un levier à baisser quand on a mis une feuille, un rouleau sur lequel on place la feuille. La feuille doit être enroulée sur le rouleau à l’aide des boutons sur les côtés et ressortira petit à petit au fil de l’écriture.

Entre la poignée et le rouleau il y a le poinçon. Il ne faut pas le déplacer en appuyant dessus mais en utilisant la manette précédemment évoquée.

À l’arrière de la machine il y a des boutons pour régler la marge et l’espacement des bords gauche et droit de la page.

Il y a une clochette qui tinte pour prévenir qu’il ne reste que 7 caractères sur une ligne. Ça fait « Ting! ».

Paraît que ça fait un bruit d’enfer quand on tape sur le clavier. À titre personnel je ne l’utilise pas sur la table à manger car cela fait vibrer l’appartement du dessous.

Il vaut mieux un papier un peu épais pour écrire avec cette machine: j’utilise du 140g mais du 120g suffirait. Quand le papier est plus fin je bidouille avec le bouton de marge et je replace le curseur bien au début avant de sauter une ligne sinon la feuille se chiffonne en sortant. Le papier de Bible est juste à éviter.

Le clavier dit Perkins est quasiment le même sur mes plages braille.

Voilà donc la splendeur. Je suis ARCHI précautionneuse avec cette machine. Il y avait un manuel d’utilisation fourni avec et j’essaye le plus possible de respecter ses consignes pour éviter les pannes (par exemple la manette pour déplacer le poinçon est toujours positionnée le plus à droite quand je n’utilise pas la machine car la manoeuvre permet aux ressorts de « se reposer »).

2 commentaires

  1. Avatar de Justin Busch Justin Busch dit :

    Quelle machine intéressante ! Il me rappelle fortement les machines à écrire des années 60s et 70s, des trucs en métal également solides. Pourtant, sur le devant, il y a un petit panneau qui dit en anglais « Perkins School for the Blind », avec une adresse web, très moderne.

    Je ne connaissais pas le terme « papier de Bible » ; il s’avère que l’on dit pareil en anglais. J’ai assez bien l’idée du poids du papier.

    Quant à l’idée qu’il fait trop de bruit pour les voisins d’en bas, s’il y a un modèle pour faire plaisir aux voisins à l’étage, je suis preneur enthousiaste !

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    1. Avatar de Billie Billie (IEQH) dit :

      Gary collectionne les anciennes machines à écrire. Je ne sais pas quelle était la nationalité de M. Perkins mais les vieilles machines à écrire braille que j’ai pu voir venaient d’Allemagne ou de Grande-Bretagne. Aux États-Unis il y a eu la guerre des point aussi. La machine que j’ai il me semble qu’elle vient de l’AVH (une association pour la cécité qu’on a ici).
      Ouiii, le papier de Bible c’est clairement celui utilisé pour fabriquer les Bibles.

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