Dialogue à moustaches

Stella: Notre Billoute ne voit plus rien.

Manille: C’est faux, moi elle me prépare toujours mes courgettes!

Stella: Y a pas besoin d’y voir pour préparer des courgettes, andouille de chien va.

Manille: Même, tu dis n’importe quoi.

Stella: Elle a déjà fermé la fenêtre alors que j’étais sur le rebord.

Manille: C’est parce que tu pues.

Stella: C’est toi qui pues.

Manille: C’est pas vrai.

Stella: Si, c’est comme la chanson: « Quand on arrive en ville / On fait fuir les passants / C’est parce que j’ai des relents / De merlan pas frais ».

Manille: Elle rime même pas ta chanson.

Stella: Et toi tu sens le merlan pas frais.

Manille: Tu sais même pas ce que ça sent du merlan frais.

Stella: Toi non plus.

Manille, pensive: …

Stella: Enfin, elle a fermé la fenêtre alors que j’étais sur le rebord. Je me suis caillé les miches pendant des heures jusqu’à ce qu’elle rouvre.

Manille: C’était une heure un matin d’été, tu t’es rien caillé du tout.

Stella: Même, j’étais coincée. Puis, je peux te dire qu’on n’a pas grand-chose à faire quand on est coincée sur le rebord de la fenêtre. À la rigueur j’étais côté rue donc je pouvais épier les gens. Le problème c’est que y avait les arbres tous feuillus qui me gâchaient la vue. J’aurais bien voulu les tronçonner…

Manille: Tronçonner qui, les gens ou les arbres?

Stella: Bah les deux, andouille de chien va.

Manille: Je sais pas comment elle fait la nuit pour dormir paisiblement alors que tu pourrais aisément venir dans son lit pour lui crever les yeux.

Stella: De toute façon elle ne voit plus rien.

Manille: C’est faux, moi elle me prépare toujours mes courgettes!

Stella: T’es vraiment une andouille.