Le pichet-poisson

Une cruche en céramique en forme de poisson est positionnée au centre sur une table ronde recouverte d’une nappe verte. La cruche a une finition brillante, avec un dégradé de couleurs passant du brun et du beige en haut au noir à la base. La bouche du poisson est ouverte, formant le bec, et sa queue se courbe vers le haut pour former une poignée.

Il y avait longtemps que vous n’aviez pas eu une anecdote d’objet! Et quel objet, hein!

En réalité, l’histoire que j’ai à raconter n’est pas bien longue *bah en fait si, un peu*.


J’en ai parlé il y a trrrrrèèèèès longtemps (dans un article élogieux et larmoyant), les objets sont un peu mouvants dans la maison familiale. Cela s’explique par le fait que certaines personnes de la famille achètent des choses BIZARRES dans les ressourceries puis les ramènent à la maison.

Ainsi, dans mon ancienne chambre, il y a un meuble avec trois ou quatre tiroirs remplis d’appareils photos argentiques, appareils acquis par ma soeur dans les brocantes. Il y a aussi, toujours dans mon ancienne chambre, une collection de boutons de couture dans une boîte au revêtement de tissu ainsi qu’un pied de lampe vert qui avait tapé dans l’oeil de Père mais qui ne connaîtra jamais ni lampe ni abat-jour (et qui connaîtra en revanche un tragique destin d’abandon dans un recoin de toujours mon ancienne chambre). Le pire, selon moi, est ce terrifiant toupet *j’ai eu du mal à trouver un mot pour désigner ce truc, c’est une perruque très courte comme celle du père de Fran Fine dans Une nounou d’enfer.: on ne le voit jamais directement mais de temps en temps sa perruque tombe au sol et on voit une main tâtonner à sa recherche*, stocké dans toujours mon ancienne chambre.

À vrai dire, ces compilations étranges ne me dérangent pas vraiment (sauf le toupet) car lorsque je vais là-bas ça a quelque chose de reposant pour moi d’explorer les étagères au toucher et de parfois tomber sur une nouveauté.


Un jour, tandis que j’explorais une étagère au rez-de-chaussée, je suis tombée sur le pichet-poisson.

Tactilement, la chose (pardon, la cruche) ressemble vraiment à un poisson, surtout les détails de la queue.

J’avais alors dégainé mon téléphone et posté une série de photos en story sur Instagram. En texte j’avais écrit: « Qui a acheté cette horreur??? Je parie que c’est Père! ».

Allez-y, rigolez un coup, profitez-en car la suite est terrible.

C’était en effet Père qui avait acheté le pichet-poisson MAIS quand il avait 5 ans, pour offrir à sa maman pour la fête des mères. Ma grand-mère avait conservé le chef-d’oeuvre jusqu’à son décès, quand j’avais 10 ans, puis c’est son mari Dédé qui en avait été le gardien. Au décès de Dédé, il y a eu retour à l’envoyeur puisque Père a récupéré le pichet-poisson.

Au moment où vous la voyez, cette cruche a presque 65 ans. Je ne sais pas si elle a servi car je n’y ai trouvé aucun pète.

J’ai récupéré le pichet-poisson (ça n’a pas été bien difficile de convaincre Père de me la céder). Je pense l’utiliser pour servir de l’eau quand j’invite des gens chez moi. En attendant, elle est posée sur une étagère avec un élégant petit napperon au-dessus pour éviter qu’elle prenne la poussière dedans.

2 commentaires

  1. Avatar de Justin Busch Justin Busch dit :

    J’ai un vase en verre vénitien qui a connu un trajet similaire, ayant été un cadeau de ma part à ma grand-mère, puis récupéré après son décès. Mais jamais vu une telle forme ! C’est certainement un démarreur de conversation !

    Au fait, je viens d’apprendre « cruche » en lisant ce billet. J’aime ce mot, surtout son sens adjectif. Je le garde pour plus tard.

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    1. Avatar de Billie Billie dit :

      Oui, « cruche » est un mot marrant haha, en plus il a une sonorité particulière je trouve.

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