En fait, j’ai réalisé ça quand j’étais malade: parfois, je ne veux AUCUNE stimulation, autre que celle de pensée (à laquelle je peux difficilement échapper).
À un moment, j’étais dans mon lit, et j’ai « coupé » la plage braille. Je suis restée éveillée, c’est juste que je n’avais pas envie d’être connectée. Un peu plus tard, j’ai pris un bain, et pareil, à part barboter je n’avais rien à faire.
Si j’avais été malvoyante-entendante (et peut-être même voyante-entendante), j’aurais mis quelque chose en fond sonore: de la musique ou une vidéo. Quelque chose pour m’occuper. Mais là, rien. Ce n’est même pas que je ne pouvais rien mettre, c’est juste que je n’en avais pas envie. À la rigueur, pour le bain, j’aurais bien aimé une stimulation olfactive, or je n’avais pas de boule de senteur à mettre dedans et à un moment l’eau s’est juste mise à sentir le calcaire (et on se demande pourquoi les chats adorent boire au robinet; l’eau qui « stagne » dans la gamelle, ça doit avoir un goût infect po1r eux).
Ce n’est pas impossible que mon désir de néant stimulatoire était du à ma convalescence, sauf que je l’ai expérimenté par la suite sans être malade.
Ce n’est pas vraiment comme un caisson d’isolation, toutes les perceptions ne sont pas coupées. Mais, je crois que j’aime bien cet espèce de retranchement intérieur où je ne fais rien, à part penser. Dites-vous bien qu’en temps normal, ce n’est pas le cas, la plage braille me permet une vraie connexion avec le monde extérieur (puisque, pour rappel, la plage braille est connectée à un téléphone, et de nos jours, les téléphones permettent de faire un paquet de trucs avec tout plein d’applications, sans parler d’Internet, etc).
Ce que je dis aura peut-être l’air angoissant car on vit dans un monde surchargé de stimuli. Je connais des gens qui ne supportent pas de rester sans une source de stimulations audio-visuelles. Moi, c’est facile: je n’ai plus l’audio et plus le visuel, et parfois je ne veux même plus le doigt non plus.
Je comprends un peu. Je n’utilise jamais le son comme « fond sonore » — il rend ma mère fou que je n’écoute pas la radio la plupart du temps en voiture, au point où elle ne veut être passager avec moi. Mais si j’écoute quelque chose, je dois me concentrer sur ça. Je n’écoute pas la musique en travaillant pour la même raison. Quand j’écoute la musique sur mon stéréo dans le salon, c’est toujours avec les yeux fermés. Un excès de stimulation me fait du mal — alors la douleur sans cesse aux jambes depuis 2016 est la pire chose qui me soit jamais arrivée, car ça garantit un niveau de stimulation.
Ça dit, je n’aime pas être seul avec mes pensées non plus. Elles ont l’habitude de revenir encore et encore, et ça rend fou aussi.
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Personnellement un fond sonore me dérange et me fait fuir. Je serai curieuse de savoir si vous rêvez beaucoup pour compenser peut-être cette absence de son et de vision. Si dans vos rêves vous voyez et entendez ; si cela vous guide dans la vie 🙂
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Dans mes rêves, je vois et j’entends, mais il m’arrive de me comporter comme si ce n’était pas le cas. Au début de ma surdité (quand j’en étais encore aux examens médicaux et qu’on ne comprenait pas ce qui se passait), j’entendais souvent des bouts de musique dans mes rêves, tels qu’ils passaient à la radio.
J’ai toujours été d’un
Nature « dans la lune » donc j’imagine que c’est ce qui se passe un peu aujourd’hui avec mes « coupures ».
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Billie, merci pour cette réponse. Moi, parfois dans mes rêves, je rencontre des gens que je n’ai jamais connus. Des personnes d’une autre époque et/ou d’un pays différent. Ou bien des personnes jamais rencontrées à l’époque actuelle et vivant loin de chez moi par exemple. Mais je sais avec certitude qui ils sont ! Comment puis-je le savoir ? Je n’en ai aucune idée ! 🙂 Et parfois même dans mes rêves je suis dans le corps de quelqu’un d’inconnu ! C’est grave docteur ?! 😉
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