Forum des métiers

J’ai reçu un mail de mon ancien lycée pour participer en tant qu’intervenante à leur forum des métiers en mars.

Le forum des métiers de mon lycée, j’y suis allée les premières années après le bac pour présenter la licence de psychologie que je suivais. J’adorais me lever un samedi matin pour parler du métier de psychologue à des ados qui auraient sans doute préféré rester dans leur lit à faire la grasse matinée.

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Le pull de Patou

Quand j’étais petite ma tante (Tata Clown) avait un chien qui s’appelait Patou. Patou, contrairement à ce que son nom n’indique pas, n’était pas un patou mais un fox terrier avec des poils mi-longs et lisses. Je suis désolée pour Manille mais ce chien était adorable, c’est l’un des plus gentils chiens que j’ai connu quand j’étais enfant.

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Le GPS n’est pas inclus

On est retournées chercher des colis dans notre fameuse auto-école point relais. Comme on avait déjà fait le trajet une fois tout le monde était censé l’avoir imprimé. Partir de la maison, aller au centre-ville, traverser la grande avenue, prendre le passage secret vers la poste, remonter la rue, passer devant la pharmacie, traverser une fois, retraverser et continuer quelques mètres après la piscine qu’en vrai je suis pas sûre que c’est la piscine. Vous voyez, rien de compliqué.

Sauf que.

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Flan

Tout à l’heure aura lieu mon premier cours de pole dance. On a convenu avec la directrice du studio de commencer par deux cours privés avant que j’intègre un cours collectif. En raison de ma double particularité (qui est la perspicacité médiumno-télépathique) je dois en amont apprendre quelques figures à la barre ainsi que l’échauffement. L’échauffement comprend 28 exercices. En future bonne élève assidue que je suis j’ai tenu à réaliser cet échauffement chez moi avec la complicité de mon tapis de sport.

Alors.

Je redoutais l’exercice 10 car il me rappelait Totor. Totor était le jouet de Père quand il était petit. C’était une espèce de macaque en plastique avec un pantalon vert qui sortant les fesses en arrière l’air tout content (le bon goût). La figure de l’exercice 10 consiste à plier les genoux, cambrer le dos, sortir les fesses, serrer les omoplates et placer la tête en arrière. Une révérence totoresque. Loué soit Totor! Sachant que pour ce sport il faudra être en mini-short, je vous laisse imaginer le tableau (ou pas).

Après être passée de la théorie à la pratique je peux désormais affirmer que le pire est l’exercice numéro 2. Une série de trottiner sur place, talon-fesse et montée de genoux dont je ne m’étais pas méfiée pour avoir déjà pratiqué ces mouvements durant mes cours d’EPS à l’école. Sauf qu’en EPS on est en jogging. Pas en mini-short.

Vous n’y êtes toujours pas?

C’est pourtant simple. Quand je réalise un talon-fesse et que mon pied touche à nouveau le sol mon gras de fesse continue sa progression vers les cieux. Cela provoque une onde de choc conflictuelle et on dirait que mes fesses vont se désouder puis partir en courant. Et je n’en suis qu’à l’échauffement.

Bref ça promet pour ce premier cours.

Chambre froide

Dans la série Bibi la maltraitance animale (non, je ne l’ai pas encore en travers de la gorge, non)…

Pour faire des économies de chauffage, et surtout parce que je me pelais trop là-bas, j’ai migré de ma chambre à mon bureau et je squatte mon clic-clac depuis plusieurs semaines. J’ai « condamné » ma chambre: je laisse la porte fermée et ne m’y rends que pour faire une lessive (la machine à laver est dans un petit placard dans cette pièce) ou pour prendre des vêtements dans mon armoire.

La chatte a très bien compris que l’accès à la chambre était désormais impossible. C’est pourquoi, souvent quand je m’y rends, elle passe la porte comme une flèche.

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Et le débat avança

L’autre jour en allant au marché il y avait une voiture garée n’importe comment en travers de la rue. Manille m’a fait passer tout doucement dans le passage étroit entre la voiture et le mur.

Une fois le véhicule dépassé j’ai levé les yeux au ciel en soufflant. Manille qui venait de manoeuvrer avec la précision d’un camioneur sur un lac gelé (« ohlala Bbi tu fais 2 mètres sur 2 mètres ça va jamais passer ») a dû avoir une seconde de relâchement puisqu’elle a essayé d’aller vers un petit chien en laisse. Là-dessus j’ai fait ce qu’on m’avait appris à l’école de chien guide, j’ai tiré sur sa laisse de la main droite (doucement, je ne l’ai pas fait décoller du sol non plus) en disant: « Non Manille, allez tu travailles ». Manille s’est immédiatement reconcentrée et a continué sa route comme si de rien n’était.

Et c’est ainsi que nous arrivâmes insouciantes et rêveuses au marché.

PENDANT CE TEMPS

La propriétaire du petit chien a pris à témoin le type qui marchait derrière moi.

– Cette personne est méchante, a t’elle dit (enfin j’’en sais rien j’étais pas là et quand bien même j’aurais été là j’aurais rien entendu avec mes oreilles de souche, bref je retranscris juste l’histoire), vous avez vu comment elle a tiré sur la laisse pour pas que son chien fasse un bisou au mien? C’est de la maltraitance animale!

Mais oui, quelle connasse cette Bibi!!! Honte à elle, elle mérite de se faire lapider sur la place publique avec des chouquettes (chouquettes que Manille aurait le droit de manger derrière bien évidemment)!!!

Sauf que le type en question c’était Père.

(Là il faut m’imaginer arrivant au marché toute souriante avec Manille et dire à la marchande de légumes: « J’attends mon père et mon cabas! », pensant naïvement qu’il s’était arrêté devant une vitrine ou la camionnette de pizza.)

Apparement les deux se sont pris le chou sans que l’échange n’aboutisse à rien. Père a fini par tourner les talons en disant paraît-il:

– C’est ma fille, bavarde avec mes pieds, va te jeter dans la mer, c’est toi qui est vilaine!

Et la dame a répondu:

– vous êtes méchant! Voilà pourquoi je préfère les animaux aux humains!

Le premier jour du reste de ta vie (titre plagié)

Le 4 décembre est une date ancrée dans ma tête. D’une part car c’est la date d’anniversaire d’une ancienne copine de collège. D’une autre part car c’est le 4 décembre 2020 que j’ai appris que j’avais une neuropathie auditive et que j’étais en train de devenir sourde pour de bon.

C’était un vendredi. Le mercredi 2 décembre j’avais un rendez-vous pour passer une IRM de la tête. Je me souviens avoir chouiné quand mon père m’avait annoncé que j’allais recevoir une injection pour cet examen. Il avait tenté de me rassurer en me disant que ça faisait pas plus mal qu’on petit piercing. Ça m’avait fait sourire car j’avais fait deux malaises vagales pour mon piercing au septum. L’IRM n’avait révélée aucune lésion, aucune tumeur donc l’espace d’un instant on était soulagés. On se disait que ça irait.

Le 4 décembre j’avais rendez-vous à Bicêtre pour passer une analyse fonctionnelle. On m’avait fait allonger sur un fauteuil, collé des électrodes sur la tête et balancé du bruit dans un casque pour observer mes potentiels évoqués (je ne sais pas si on peut dire que j’avais encore un quelconque potentiel auditif à ce moment-là). Cet examen n’était pas particulièrement douloureux mais ce qui le rendit atroce (et c’est le drame de ma vie, cf mes réveils post-opératoires que je vous conterais bientôt) c’est que j’eus tout le long une furieuse envie de faire pipi.

J’avais eu l’excellente idée de boire mon thé de Noël avant de venir mais faut croire que 2h entre le thé et l’examen c’était pas suffisant pour ma vessie. La colle pour faire tenir les électrodes était périmée et l’interne qui s’occupait de me préparer pour l’examen avait dû s’y reprendre à plusieurs fois. Il avait dû mettre une bonne dizaine de minutes pour faire tenir tout son bazar. J’avais doucement commencé à sentir la douille urinaire venir mais comme la pose des électrodes avait été ardue je n’avais rien dit. L’examen avait commencé, l’interne avait éteint la lumière et le casque sur mes oreilles diffusait ce qui me semblait être un bruit de marteau-piqueur. Plus ça allait et plus j’avais envie de faire pipi. Et plus l’examen n’en finissait pas.

À un moment l’interne a quitté mon champ de vision (réduit de base et encore plus réduit par le port du masque). J’ai pensé que j’allais faire un malaise toute seule dans cette pièce plongée dans le noir et qu’on allait me retrouver par terre convulsant dans une marre de pisse (l’idée est ridicule mais j’étais focalisée sur ma vessie, pas sur ma rationalité). J’ai commencé à paniquer et à hyperventiler. L’interne est réapparu (en fait il avait quitté mon champ de vision mais pas la pièce), il m’a tapoté le bras pour me rassurer et Père est venu me tenir la main.

C’était très long. J’en pouvais plus. À un moment j’ai écrit un truc dans la main de Père pour lui demander combien de temps il restait mais il a pas compris. J’ai dû recommencer plusieurs fois. Il a fini par m’écrire « 3 » et j’ai pensé que 3 minutes ça allait, que j’avais fait le plus dur. Ensuite il a rajouté un 0 après le 3 et j’ai pensé: « Putain je vais crever ». Heureusement pour moi il s’agissait d’un quiproquo et en réalité l’examen s’est rapidement terminé.

Après ma pause pipi j’avais eu le fameux examen qui consiste à écouter des sons pour dire quand on les entend ainsi que les mots qu’il faut répéter. À l’issue de tout ça Père avait eu quelques explications et il m’avait dit à l’accueil que j’avais un problème de nerf. Je me revois m’arracher les cheveux en pleurant dans le couloir, me demandant qu’est-ce que c’était que ça encore. Sur le chemin du retour je m’étais calmée et j’avais décidé d’apprendre le braille parce qu’a priori mon souci d’audition n’allait pas s’arranger.

Voilà donc ce que m’évoque le 4 décembre. Joyeux anniversaire, surdicécité.

Balance ton pain viennois

L’autre jour, alors que je sortais de chez ma psy à l’heure du goûter, j’ai décidé de passer à la boulangerie m’acheter une viennoise (ma préférence à moiii comme le chante si bien Julien Clerc).

Déjà en arrivant devant l’enseigne Manille a voulu me faire passer par les portes de sortie.

– L’autre porte Manille! ai-je dit joyeusement.

Manille a bifurqué vers la porte d’entrée qui était déjà ouverte.

– Oui, c’est bien! ai-je dit avec une voix difficilement descriptible (mais c’était ridicule).

Il y avait quelques personnes devant moi.

– Eh! Arrête! ai-je rouspété après Manille qui reniflait avec entrain le bac à glaces, en la regardant de travers (pour de vrai) et en lui faisant ma ride du lion.

En me retournant vers la file j’ai vu que les clients devant moi avaient bien avancé. J’ai donc rattrapé mon retard en faisant de discrets pas chassés (et en tirant sur la laisse en mode « tu vas laisser ce bac à glaces oui?! »).

Vous savez, j’ai un scotome central donc je regarde sur les côtés. Ainsi, souvent les gens me regardent en pensant sans doute que je ne les vois pas ou que je regarde à côté alors que c’est eux que je fixe. (Je dis ça mais j’espère que c’est ce que tout le monde pense sinon je passe pour une grosse malpolie) Il y avait un couple à l’écart de la caisse et j’ai commencé à les observer intriguée.

D’un coup, des cris paniqués m’ont tirée de ma rêverie:

– Madame! Madame!

En fait j’étais tellement occupée à espionner le couple que je n’avais pas vu le client devant moi partir et que c’était mon tour.

– Oh désolée! C’est à moi? Bonjour, il me faudrait une grande viennoise s’il vous plait! ai-je lancé à la boulangère. (Vous avez vu je laisse l’occasion à personne d’en placer une, c’est une savante technique que j’ai mis au point parce que je comprends rien quand les gens parlent sinon

– Chwawawa ou nature? a demandé la boulangère.

– Nature! ai-je répondu, très fière d’avoir déduit qu’elle parlait de chocolat alors que je n’avais absolument rien compris.

Ensuite est arrivé le paiement.

– C’est passé? ai-je demandé en relevant ma carte avec paiement sans contact.

Il m’a semblé que non mais j’ai rien compris de ce qu’elle m’a répondu alors j’ai mis ma viennoise sous mon bras et j’ai tourné les talons en lançant un timide: « Au r’voir! ».

– Madame! Madame!

Encore des cris.

– Oh! C’est pas passé? ai-je demandé.

– Non! a répondu la boulangère.

– Ouhla je suis désolée, c’est compliqué aujourd’hui!

C’est la phrase que je sors à chaque fois que ça coince et que je comprends pas très bien mais si j’étais tout à fait franche je la terminerais par: « …comme tous les autres jours en fait. ».

Sur les nerfs

Comme dit précédemment je vais participer à un cours collectif de pole dance. Avant cela un cours privé avec deux profs est prévu afin que je me familiarise avec l’environnement. Ce cours était initialement prévu le mardi 3 octobre mais l’une des prof a eu un souci de santé et il a été annulé. La seconde prof enchaînant avec une opération il n’a pu être reprogrammé que ce mardi 24 octobre. SAUF QUE.

Jeudi dernier j’ai été voir mon médecin pour faire renouveler mes ordonnances de Seroplex et d’antihistaminiques et j’en ai profité pour lui montrer ma main droite. En effet, cela faisait plusieurs jours qu’elle me gênait et que les symptômes ne disparaissaient pas. Verdict: syndrome du canal carpien, attelle pendant 3 semaines.

Il semblerait donc qu’une malédiction ait frappé ce premier cours de pole. Par chance le médecin m’a autorisé à lire et écrire sur ma plage braille malgré mon problème. Je pense qu’autrement je me serais immédiatement défenestrée de son cabinet (bien que ledit cabinet soit situé au rez-de-chaussée).

Le syndrome du canal carpien c’est une histoire de nerf comprimé dans le poignet (le nerf médian d’après Google). Nerf optique, nerf auditif, nerf facial et maintenant ça: j’en ai un peu marre de mes nerfs, ils sont pas très fiables.